Politique
Bruxelles : l’enjeu n’est pas en périphérie
03.06.2010
C’est là qu’on peut apprécier une certaine myopie flamande : si Bruxelles n’est pas sérieusement refinancée, si la qualité des services publics n’y est pas sensiblement améliorée – à commencer par l’enseignement, dont l’état est encore plus désastreux à Bruxelles qu’ailleurs, en plus d’y avoir des structures totalement inadaptées –, l’exode de ses habitants les plus aisés continuera et la spirale de l’appauvrissement de la ville s’amplifiera… en même temps que la francisation de la périphérie. Car, malgré les rodomontades de quelques politiciens de clocher, le libre marché de la Flandre prospère et libérale accueillera toujours à bras ouverts ceux qui peuvent payer. Pour éviter ce scénario, il faut s’interroger sur la localisation de l’impôt des personnes physiques. Celui-ci est perçu sur le lieu du domicile. Les finances bruxelloises, qui déjà ne profitent pas de la présence à Bruxelles des fonctionnaires européens, ne sont pas non plus alimentées par les navetteurs flamands et wallons qui occupent plus de la moitié des 600 000 emplois qui y sont localisés. Ne serait-il pas équitable qu’une partie au moins de cet impôt soit perçue sur le lieu du travail, ce qui motiverait la Région bruxelloise, dont la gestion est systématiquement mise en accusation en Flandre, à stimuler la création d’emplois, en espérant un return budgétaire de cette création ? Si cette situation ne change pas (et particulièrement si la Flandre y fait barrage), chaque ménage bruxellois aisé qui quitte la ville, c’est autant de recettes fiscales en moins pour Bruxelles qu’il faudra compenser autrement et autant de fransquillons en plus en Flandre. Cherchez l’erreur…