Politique
System change, not climate change
27.12.2015
La Belgique n’a pas volé le « prix fossile » décerné en marge de la COP21. Il a fallu six ans pour que les quatre ministres de l’Énergie s’accordent sur le partage de l’effort à réaliser pour que notre pays remplisse ses obligations dans le cadre du plan climat européen. Pour rappel, celui-ci impliquait 20% de réduction des émissions et 20% de renouvelables en 2020. La contribution demandée à la Belgique : 15% de réduction des émissions et 13% de renouvelables. Il est vraiment honteux qu’il ait fallu six années à nos excellences pour s’accorder sur ces objectifs riquiqui. Cette histoire belge est aussi éclairante que ridicule. Si les 4 niveaux de pouvoir d’un même petit pays dont le développement est relativement homogène sur tout le territoire ont eu besoin de six ans pour passer un accord du type peanuts, comment croire que les représentants de 195 pays très différents pourraient conclure un accord à la hauteur de l’enjeu ? Et si le peanuts belge est couplé à la poursuite de la folie nucléaire, comment croire que le peanuts mondial puisse ne pas s’accompagner de folies technologiques ? Ces lignes sont écrites avant que la COP s’achève. Gageons qu’il y aura un accord qui sera présenté comme un « ambitieux » pas en avant. Mais ne soyons pas dupes. Depuis le sommet de la Terre à Rio, en 1992, chaque « pas en avant » de ce type nous rapproche de la catastrophe. Pour une raison structurelle : le capitalisme ne peut vivre sans croissance, celle-ci est alimentée à plus de 80% par les fossiles, les gigantesques capitaux concurrents investis dans ces sources d’énergie ne sont pas prêts au moindre sacrifice, et leur influence sur les gouvernements est décisive. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans le monde entier sous un même slogan : « System change, not climate change ». Il résume parfaitement le choix qui s’offre à nous : écosocialisme ou barbarie, lutte anticapitaliste conjointe pour les revendications sociales et environnementales, ou poursuite conjointe de la destruction de la société et de la nature.