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S’en prendre aux malades, la super note antisociale de Bart De Wever

(Montage Politique – Paul Van Welden. CC BY-SA 4.0.Martha Dominguez de Gouveia. Unsplash. Kelly Sikkema. Unsplash)
(Montage Politique – Paul Van Welden. CC BY-SA 4.0.Martha Dominguez de Gouveia. Unsplash. Kelly Sikkema. Unsplash)

La fuite de la note de Bart De Wever n’augure rien de bon. Ce qui s’y exprime marque une volonté de régression sociale qui nous ramène un siècle en arrière, comme en atteste l’extrait publié dans le journal Le Soir1. Une opinion de Céline Delforge, députée bruxelloise honoraire.

Triste réalité : la note rédigée par Bart Der Wever n’augure rien de bon pour la population : « Les médecins traitants envisageront toujours la possibilité d’un travail adapté ou différent lors de la rédaction d’un certificat de maladie, ou de son renouvellement. »

« À cette fin, nous transformons le certificat de maladie en un certificat d’aptitude (ou note d’aptitude) dans lequel le médecin traitant peut indiquer ce que le malade peut encore faire, au travail, pendant la période de maladie. »

Et plus loin : « Les médecins qui prescrivent des périodes d’incapacité de travail beaucoup plus nombreuses et/ou plus longues sont surveillés, et rendus financièrement responsables de leur comportement de prescription. Les données nécessaires sont collectées à cet effet, notamment auprès des secrétariats sociaux. »2

S’en prendre aux plus faibles

Là où l’émergence de la statistique a fait prendre conscience qu’une série de faits (par exemple les accidents de travail), étaient, non pas le résultat d’actions individuelles, mais bien le résultat de l’organisation sociale, et que la responsabilité individuelle avait donc peu à voir avec ces phénomènes… cette réalité est niée par le formateur de gouvernement.

Ce que De Wever et ses amis du MR entendent faire ainsi, c’est reporter la responsabilité collective de la maladie sur les épaules des plus faibles ou des plus malchanceux et malchanceuses. Et surtout, en aucun cas, s’attaquer aux véritables causes, qui sont générales et que tout le monde connait pourtant.

Le seul résultat possible en sera plus de misère et une plus forte augmentation des inégalités.

La droite et les sciences sociales…

Par cette fuite de la note de formation proposée par De Wever, on comprend mieux pourquoi la droite a une telle haine des sciences sociales. C’est parce qu’elles permettent justement d’objectiver un type de phénomènes comme celui des maladies de longue durée. Et qu’elles démontrent la fausseté des théories qui sous-tendent leurs politiques, consistant à faire porter aux individus, par une approche moralisante, la responsabilité d’ événements sur lesquels ils n’ont que peu de prises.

Si le prochain Gouvernement a réellement à cœur la diminution des congés maladie de longue durée, il faudrait l’encourager à agir sur les conditions psychosociales des travailleurs et travailleuses, un moyen simple de diminuer les cas de burn-out qui se multiplient actuellement