Politique
Retrouver le chemin d’un syndicalisme offensif…
29.05.2018
Effectivement, depuis plus de 30 ans, le monde du travail est sur la défensive. Il se trouve globalement dans un combat continu pour « limiter les dégâts ». De plus en plus de syndicalistes se demandent jusqu’où nous reculerons et quand nous retrouverons le chemin d’une reconquête sociale. Une reconquête qui n’aura pas pour but de restaurer le passé, mais de s’inspirer du passé – tant sur le plan du modèle social que de la stratégie de conquête sociale – pour construire la société sociale et solidaire de demain.
Cette question est aussi bien posée à la FGTB qu’à la CSC. Dans les documents préparatoires au dernier congrès de la CSC, on pouvait lire : « Nous ne devons pas nous attendre à obtenir de nombreuses avancées, ni avec le gouvernement fédéral actuel, ni d’ailleurs par le biais de la concertation interprofessionnelle. Nous risquons bien de nous retrouver pour des années dans une position défensive forcée. Il s’agira pour nous de sauvegarder ce que nous avons aujourd’hui comme possibilités de participation. Nous devons toutefois profiter de cette période pour mettre au point notre nouvelle vision ainsi qu’un plan d’action permettant d’inverser les relations »[1].
On le cherche toujours, ce plan d’action qui permettra « d’inverser les relations » et de changer le rapport de force au bénéfice des travailleurs. Dès 2012, la FGTB Charleroi a avancé de premières pistes de redéploiement. « Le chômage massif, la précarisation du travail, le morcellement de l’emploi, l’internationalisation du capital et le rôle despotique de l’Union européenne font que les rapports de force dans les entreprises sont de plus en plus défavorables aux travailleurs. Pour y faire face, nous avons évidemment besoin en premier lieu d’un syndicalisme plus combatif et démocratique (qui se donne les moyens d’actions pour changer le rapport de force ; qui ose poser des revendications anticapitalistes) et qui combat radicalement toutes les formes d’exploitation et d’oppression imposées à toutes les catégories de travailleurs et de travailleuses, dans les entreprises et dans la société́ en général. Mais cela ne suffit pas »[2].
Comme le dit le texte de la CSC, ce n’est pas des gouvernements actuels que nous devons attendre les moindres avancées sociales. À l’image des gouvernements d’Europe, les différents gouvernements belges (fédéraux, régionaux ou communautaires) s’inscrivent dans une politique d’austérité et de développement des inégalités. Ils suivent une politique qui serait la seule « rationnelle ». Il n’y aurait pas d’autres choix à la politique en faveur des plus riches, qui devrait un jour finir par profiter à toutes et à tous selon la doctrine libérale.
Mais que les travailleurs et la population n’aient pas grand-chose à attendre d’un gouvernement ou du monde patronal n’est pas une chose neuve. Il s’agit même bien souvent de la norme dans l’histoire du capitalisme.
La véritable question qui se pose en fait au mouvement syndical (et au monde associatif) est de savoir ce qu’il a à attendre de lui-même. Quels outils doit-il mettre en place pour redevenir un mouvement de conquête ?
Bien entendu, le mouvement syndical n’est pas la seule composante du mouvement social dans toute sa largeur. Mais il peut y jouer un rôle très important. Par leur grandeur et par la position qu’elles occupent dans l’économie, les organisations syndicales peuvent jouer un rôle de levier majeur pour faire tourner l’histoire dans le bon sens. Mais pour cela, un certain nombre d’ingrédients sont nécessaires…
Ingrédient n°1 : Sortir du carcan de la compétitivité et des dogmes du marché et de l’Union européenne
La bataille des idées, ça se gagne sur le terrain, par des syndicalistes et leurs organisations qui sortent, avec leurs idées et leurs actions, du cadre étroit des lois du marché et de la pensée unique et qui avancent des revendications offensives. Si le monde patronal a remporté une victoire ces dernières décennies, c’est bien sur le plan idéologique. Il a réussi à mettre une partie du mouvement social sous la tutelle de ses dogmes. Combien de fois n’a-t-on pas entendu : « Oui, c’est vrai que le coût du travail est un problème, il faut y faire quelque chose » ?
De tout temps, le monde patronal – dont les thèses sont reprises en chœur par une large couche du monde politique – a qualifié les propositions du mouvement ouvrier d’irresponsables, d’intenables économiquement. Et heureusement que le monde du travail et le mouvement social en général n’ont pas suivi le réalisme patronal et gouvernemental. Ils ont critiqué ce réalisme, qui est en fait irréaliste pour l’immense majorité de la société car il signifie inégalités, régression sociale et économique. C’est au contraire dans les conditions d’égalité croissante que nos sociétés se sont le mieux portées économiquement et socialement. À l’inverse, ce sont les politiques génératrices d’inégalités qui ont abouti au déclin social et économique. Cela devient tellement flagrant aujourd’hui que des institutions comme le FMI ou l’OCDE sont obligées de reconnaître que les politiques de ces dernières années, qui ont surtout profité aux plus riches, sont nocives pour la croissance économique. L’« effet de ruissellement », qui prétend que ce qui est bon pour les riches devrait avoir des effets positifs pour tous, ne se produit pas. C’est le contraire qui se passe.
Dans le même sens, les politiques de libéralisation et de privatisation de services publics nous conduisent vers des services chers, souvent dangereux (voir les nombreux accidents de train en Angleterre, par exemple), de mauvaise qualité et avec de mauvaises conditions de travail (il suffit de voir comment celles des postiers se sont dégradées).
Il n’y a pas eu de mouvement de conquêtes sociales qui puisse aboutir dans le cadre imposé par les dogmes libéraux. Dès l’avènement du capitalisme, de nombreux militants et théoriciens du mouvement ouvrier – on fête en 2018 le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx – ont fait une critique sans concession du capitalisme et de l’économie de marché. Ils ont démontré combien notre système capitaliste est générateur de crise, d’exploitation et d’inégalités. Ils ont dénoncé notre système qui épuise l’homme et la nature. Ils ont souligné que l’acceptation de la logique capitaliste est suicidaire pour le mouvement social.
C’est cette critique sans concession du capitalisme que le mouvement syndical doit retrouver. Et oser affirmer que le salut pour la grande majorité se trouvera en dehors de la société du tout au profit et du tout au marché. Il se trouvera en dehors des dogmes de la compétitivité.
Cela vaut non seulement pour notre approche de la société, mais aussi pour les conflits locaux. Parfois, certains syndicalistes partagent cette critique générale, mais sont convaincus par le discours de compétitivité assené par leur patron à coup de PowerPoint, de graphiques et d’explications « rationnelles ». Pourtant, même au niveau local ou micro, une restructuration compétitive ne peut sauver durablement une entreprise.
Ingrédient n°2 : La loi de la rue pèse beaucoup plus que la Rue de la Loi
L’idée que la lutte paie est essentielle. Les conquêtes sociales et les concessions acquises par le monde du travail n’ont pas été obtenues en premier lieu par la concertation sociale ou par une majorité parlementaire, mais bien par le rapport de force, par la crainte que représente la mobilisation sociale. Les organismes mêmes de concertation sociale ont été le produit de l’établissement d’un rapport de force.
La force du mouvement syndical se situe dans :
1/ sa grandeur. Les organisations syndicales encadrent un très grand nombre de travailleurs. Plus de 3 000 000 de membres en Belgique !
2/ son organisation. Les organisations syndicales sont présentes dans tout le pays, dans les entreprises… Quoi qu’on en dise, elles font partie des organisations de base les mieux organisées du pays.
3/ la position qu’il occupe dans la chaîne de production. Ce sont les travailleurs qui produisent les biens et les services. Sans eux, la société ne fonctionne plus.
Grandeur, organisation et position stratégique dans la production, voilà où réside la force du mouvement syndical. Chaque fois qu’il a pu mettre en mouvement les trois éléments de cette force, il a pu arracher de nombreuses conquêtes sociales.
Sécurité sociale, suffrage universel, limitation de la journée et de la semaine de travail, congés payés, assurance chômage, pensions, enseignement gratuit… Chacune de ces conquêtes a été avant tout le fruit d’un rapport de force social qui s’est ensuite traduit dans les organismes de concertation sociale ou au Parlement. Pas l’inverse.
Cela vaut non seulement pour les grands combats, mais aussi pour les conflits locaux, les conflits d’entreprise. Le retour d’un syndicalisme offensif passera par la capacité à réorganiser, à petite et à grande échelle, la mobilisation des travailleurs. Cela doit donc se traduire aussi dans le temps et l’énergie consacrés à cette mobilisation : assemblée du personnel, sensibilisation, information, formation, mobilisation pour des cahiers de revendications claires… Il s’agit là d’investissement très précieux, qui place les affiliés, les militants et les délégués au centre de l’activité syndicale. Bien plus que toute réunion interminable loin des travailleurs.
Ingrédient n°3 : Un syndicalisme démocratique et participatif
Faire primer la loi de la rue implique de développer la participation et la plus large démocratie syndicale. Aujourd’hui, dans certaines entreprises et dans certaines régionales, nos organisations syndicales développent des pratiques exemplaires de participation : des assemblées interprofessionnelles régulières pendant lesquelles les délégués sont encouragés à intervenir, des congrès avec discussions, participation et vote, des informations régulières et assemblées du personnel dans les entreprises ou institutions… Dans d’autres endroits, la situation est beaucoup moins enthousiasmante : démocratie « par applaudissements », absence d’assemblées interprofessionnelles des militants, d’élection des permanents ou d’assemblées du personnel, faiblesse des consultations, manœuvres pour faire atterrir un mouvement sans clarifier clairement les enjeux… Dans certains endroits, les délégués n’osent ni intervenir, ni venir avec de nouvelles idées.
Dans certains endroits, dans certaines luttes, la consultation des affiliés est parfois vue comme un aveu de faiblesse, alors qu’elle devrait être vue comme une force. On ne peut pas gagner tous les combats. Parfois, les rapports de force ne le permettent pas. Mais cela devrait être le choix et la décision de l’organisation sur la base de débats, d’enjeux clairs, de consultations et de sensibilisations larges.
Ingrédient n°4 : Un programme de conquêtes sociales qui répondent au réalisme des travailleurs et qui sont porteuses d’un nouveau projet de société…
Le mouvement ouvrier s’est construit autour d’un projet de société et de revendications offensives de conquête sociale en rupture avec la logique de l’économie de marché : le suffrage universel, l’arrêt du travail des enfants, la journée des 8 heures, les congés payés, la sécurité sociale, les libertés fondamentales, les droits des femmes… En aucun cas, il ne s’est construit autour d’un projet de « moindre régression sociale ».
Et ces conquêtes sociales n’ont jamais été le fruit spontané d’une bonne conjoncture économique, mais bien d’un combat déterminé du mouvement ouvrier. Par exemple, la première semaine de congés payés a été obtenue en 1936, alors que la crise économique n’était pas terminée, mais à la suite d’une des plus grandes grèves générales connues dans notre pays.
Les travailleurs américains ont lancé en 1886 – le 1er mai – un grand mouvement pour la journée des 8 heures. Auraient-ils pu enthousiasmer des dizaines de milliers de travailleurs en les mobilisant pour des revendications de moindre régression ?
Les revendications de conquête sociale ont été de tous temps la source de hauts cris poussés par le camp patronal ou gouvernemental qui, à chaque fois, s’inquiétait de la « position concurrentielle des entreprises ». « Arrêter le travail des enfants ? Vous n’y pensez pas ! Nos entreprises risqueraient de ne plus être concurrentielles avec l’étranger. » « Des congés payés ? Mais c’est impayable et, en plus, cela va rendre les ouvriers oisifs ! » Etc. Les réactions patronales et politiques actuelles contre les propositions de réduction collective du temps de travail en sont une nouvelle illustration. Heureusement, les travailleurs ne se sont pas laissés déstabiliser par ces cris. Ils ont maintenu le cap.
Mais aujourd’hui, quelles sont les grandes revendications structurelles porteuses de changement de société ? Il est plus qu’urgent de les définir et de ne plus les lâcher. « Jusqu’à la victoire ! », aurait dit Che Guevara.
Ces revendications ne sont pas juste un catalogue de bonnes intentions, mais des combats concrets et des combats qui sont porteurs d’un nouveau projet de société où l’être humain, la nature, les grands moyens de production… sont gérés démocratiquement par la société et ne sont pas des outils aux mains d’une petite minorité avec pour seul but de faire du profit.
Ingrédient n°5 : Un syndicalisme « large »
Un syndicalisme « large », qu’est-ce que ça veut dire ? Un syndicalisme qui s’inscrit dans le combat pour le progrès social, le progrès démocratique, le progrès écologique et la paix. Un mouvement syndical qui sort du corporatisme étroit. Cela implique plusieurs éléments.
Défendre le caractère interprofessionnel du syndicalisme. Une des forces du syndicalisme belge, par comparaison avec le mouvement syndical dans d’autres pays, est son caractère interprofessionnel. La grève du 15 décembre 2014 était assez exceptionnelle en Europe. Dans très peu d’endroits du monde, on peut voir un mouvement syndical capable de paralyser autant un pays.
Parfois, des tendances corporatistes ou l’expression « nous devons garder des cartouches pour notre secteur » sont « courtermistes » et sous-estiment la force des acquis obtenus grâce à la mobilisation interprofessionnelle. Même les secteurs « forts » peuvent tirer parti de la mobilisation de l’ensemble du monde du travail. Il en va a fortiori de même pour les secteurs « faibles » ou peu organisés.
La mobilisation interprofessionnelle est aussi un frein au développement des inégalités au sein même du monde du travail. Le monde patronal voudrait pouvoir différencier beaucoup plus encore les augmentations de salaire entre secteurs productifs et moins productifs. Il sait bien que plus les écarts sont grands au sein même du monde du travail, plus la solidarité dans l’ensemble du monde du travail est difficile à établir.
Défendre un syndicalisme qui unit travailleurs du Nord et du Sud du pays. Pratiquement toute l’histoire victorieuse du mouvement ouvrier de notre pays s’est écrite dans toutes les langues du pays. La grève de 1936 ou celle de 1960-61 ont démarré à Anvers. La première chez les dockers et la deuxième chez les fonctionnaires. D’autres ont démarré au Sud du pays… Jamais le mouvement syndical n’a été homogène, mais jamais il n’a pu obtenir de grande victoire dans la division communautaire.
Défendre le front commun syndical. En Belgique, le mouvement syndical est divisé principalement en deux grands syndicats. Si on s’engage dans la lutte avec la moitié du monde du travail en moins, cela rend le combat syndical beaucoup plus compliqué. Par tous les moyens, le syndicalisme offensif cherche à développer le front commun syndical, à unir, à rassembler. Il évite les guéguerres secondaires.
Défendre un syndicalisme ouvert et uni aux autres couches de la société. Dans les combats syndicaux, le syndicalisme offensif cherche à unifier, à concentrer ses flèches contre la toute petite minorité qui écrase cette société. Il n’attise pas des contradictions inutiles avec les usagers des services publics, avec des petits propriétaires, avec les automobilistes…
Défendre un syndicalisme qui s’engage dans les grands combats de société : solidarité internationale, lutte contre le racisme et la discrimination, lutte pour un environnement sain, lutte pour la paix… Un ensemble de combats qui ne s’arrêtent pas aux frontières du syndicat. Un ensemble de combats qui, au contraire, permettent d’unir toujours un peu plus le monde du travail et les couches autour du monde du travail. Le changement social de fond pourra se produire si le monde du travail arrive à se rassembler largement et à rassembler autour de lui.
Ingrédient n°6 : Un mouvement syndical qui revoit sa relation avec les partis politiques
Le mouvement syndical en Belgique est encore fortement pilarisé et entretient des liens privilégiés avec certains partis, en particulier le CD&V, le PS et le SP.A. Suite aux trahisons successives de ces partis au cours de leurs différentes participations gouvernementales, certains en viennent à réclamer des syndicats indépendants de tout parti politique ou de toute politique de parti.
Mais cette solution est un leurre car le mouvement syndical a besoin d’un prolongement politique, a besoin de débats politiques et a besoin de voir les aspirations des travailleurs se traduire politiquement.
Néanmoins, le mouvement syndical a besoin d’une relation renouvelée avec les partis politiques. Comme le dit la FGTB Charleroi : « Nous organisons des mobilisations contre l’austérité et, systématiquement, la stratégie de l’aiguillon nous amène à sacrifier nos revendications pour ne pas mettre en danger la politique du PS et d’Écolo, au nom du “moindre mal”. On en arrive à un point tel aujourd’hui que certains responsables syndicaux, au nom de ce “moindre mal”, ne veulent même plus organiser la lutte contre l’austérité. (…)
La première chose à faire, c’est de rompre les liens privilégiés avec le PS. C’est ce que la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut a fait depuis quelques années. Il ne s’agit pas de dénoncer le PS comme un ennemi, ou de le calomnier, mais de comprendre que les liens privilégiés de la FGTB avec le PS, dans le cadre de l’Action commune socialiste, nous empêchent de sortir de la stratégie de l’aiguillon qui nous enfonce dans l’impasse. En même temps, il faut donc se prononcer pour une stratégie politique alternative car le syndicalisme pur, sans relais politique, n’est pas une solution »[3].
Le mouvement syndical a besoin de retrouver un débat politique large et un véritable pluralisme politique. Il a besoin de juger ses liens à la lumière des politiques qui portent au mieux les aspirations du monde du travail en paroles et en actes.
Un syndicalisme offensif, ce sont des organisations syndicales riches de nombreux syndicalistes qui ont choisi politiquement de sortir du cadre étroit du capitalisme et qui osent porter un autre choix de société, des syndicalistes qui portent et popularisent les projets politiques crédibles qui remettent en cause l’austérité et les dogmes de la compétitivité.
Pour ne pas conclure…
Bien entendu, ces ingrédients ne sont pas les ingrédients uniques et magiques d’un plat divin. Ils n’ont aucune vocation à devenir de nouveaux dogmes. Ils ont simplement pour but d’ouvrir le débat plus largement que ce que le combat quotidien et immédiat nous impose parfois. Ces ingrédients se veulent être une base de discussion et d’inspiration pour l’action. Rendez-vous dans la lutte pour les vérifier.
[1] CSC, De vive voix. Congrès fédéral 2015 de la CSC, documents de travail, 25 décembre 2015, p. 7.
[2] FGTB Charleroi, 8 questions en relation avec l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut, 2013, p. 24.
[3] FGTB Charleroi, 8 questions en relation avec l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut, 2013, p. 25.