A propos

Politique est publiée depuis 1997. Indépendante, engagée à gauche mais sans dogme ni tabou, elle s’attache à rendre la vie politique belge plus intelligible, notamment par le recours systématique au débat et à la confrontation des points de vue.

Le manifeste de fondation de Politique (1996)

Il n’y a pas de réformes possibles sans horizon utopique. Le discours de la contrainte économique sert de justification à toute régression sociale. Le changement est encore toujours – aussi – une affaire de volonté politique.

L’exclusion, les privatisations à tout crin, les ruptures de la solidarité sociale, les atteintes à l’environnement ne sont pas en soi inexorables mais les résultats de politiques organisées et désormais acceptées comme inéluctables en l’absence de véritable débat et sans recherche d’alternatives. Ces constats ordinaires apparaissent comme un défi idéologique.

La revue POLITIQUE se donne une raison d’existence : être un lieu de réflexion critique et de confrontation collective pour tous ceux qui ne s’accommodent pas du désordre établi par la règle absolue du profit.

Après la marée ultra-libérale, l’implosion du système communiste, l’épuisement du modèle social-démocrate et la montée de l’extrême droite, cette réflexion collective et décloisonnée est plus nécessaire que jamais.

Politiques et intellectuels, syndicalistes et associatifs, gestionnaires ou alternatifs, femmes et hommes de terrain ou de laboratoire : POLITIQUE veut être le terrain de leur rencontre.

Le rejet de la politique et le mépris de la culture menacent également une démocratie que l’on a voulu imprudemment résumer au capitalisme et au marché.

POLITIQUE sera donc un instrument de débat et de réflexion politique.

Aujourd’hui, passivité et résignation arrivent peut-être à leur terme. Des groupes de citoyens se retrouvent pour réfléchir ensemble (cafés politiques, groupes thématiques, comités de défense d’usagers, assises et états généraux, etc.). Au sein des organisations traditionnelles (partis, syndicats), on se pose des questions tant sur les moyens d’action que sur les finalités. Des mouvements sociaux s’opposent aux politiques de restriction. Des intellectuels s’insurgent plus nombreux contre la théorisation de l’inégalité. Même si les manifestations du mécontentement sont souvent imprécises, elles mettent aussi en cause le modèle de société qui nous regarde.

Les initiateurs de la revue POLITIQUE ont en commun des racines et un héritage. Ils appartiennent historiquement et culturellement à la gauche. Mais ils sont convaincus de la nécessité d’une refondation. Aucun projet ne peut prétendre à l’hégémonie. Le modèle social-démocrate s’épuise sans parvenir à se renouveler. L’écologie politique s’interroge. L’alternative ne pourra naître qu’à travers l’expression d’une nouvelle culture politique qui devra transcender les générations.

Créer une revue pour aborder la politique n’est pas innocent.

L’écriture doit avoir une exigence de lisibilité et être une source de plaisir. Lieu de débats, la revue veut affronter des contradictions et créer des complicités. Avec des moyens modestes, elle se donne un objectif ambitieux : contribuer à rendre du sens et de l’espoir à la POLITIQUE.