Politique
L’information, entre le réel et la fiction
03.05.2011
L’effacement des frontières entre le réel et la fiction n’est pas récent. Et depuis ses origines, l’on sait que par sa nature même et par son langage spécifique, la télévision comporte toujours une part de spectacle, y compris dans le traitement du réel. Mais jamais sans doute la confusion n’a été aussi forte. Et elle ne se manifeste pas seulement lors des crises qui secouent la planète. La règle dominante vaut aussi pour la banalité de l’information quotidienne. Il y a peu dans la newsletter de l’Observatoire du récit médiatique (ORM) Département de communication de l’UCL. Fr. Antoine, « Les comédiens de l’info. Cécile de France aux commandes d’un futur JT ? », newsletter de l’ORM, n°21, 5 avril 2011 , Frédéric Antoine posait la question : « La mise en scène de l’information télévisée nécessite-t-elle le recours à des comédiens, voir le remplacement des journalistes par des acteurs professionnels ? Or, ce franchissement de frontières ne paraît plus poser problème dans des enquêtes reportages. Et il se manifeste aussi dans des émissions quotidiennes d’information, ce qui est encore plus interpellant. Est-ce normal ? » F. Antoine illustrait cette question par des exemples puisés dans les pratiques des magazines de la RTBF « Questions à la Une » et « On n’est pas des pigeons » qui, à divers titres, entretiennent cette confusion qui était jusqu’il y a peu l’apanage de ce qu’on appelait la « néo-télévision ». Et l’ORM notait justement que « le relookage de l’information et la tentation de séduction du public par la narration ont décidé de faire fi de la distinction des genres et des identités, sans que le spectateur en soit expressément averti ». Il est vrai que depuis « Bye bye Belgium » et le vrai-faux JT de la RTBF, la confusion du réel et de la fiction ne suscite plus vraiment de question.