Politique
Les glissements progressifs du pouvoir (con)fédéral
01.06.2004
Yves Leterme en est tout ébaubi, le calcul du bureau du CD&V se révèlerait payant: la barre à droite (un peu) et vers Mère Flandre (beaucoup). Les sondages en tout cas inclinent à le croire. Après l’arc-en-ciel et en ce début de violette, c’est le retour du «jardin extraordinaire» belgo-belge qui est annoncé. Que ce soit dans la présentation par le président (SP.A) par le Premier ministre d’un «Forum institutionnel» après les élections régionales, ou dans le débat avorté à la Chambre concernant les institutions bruxelloises menacées par le Vlaams Blok, la fronde des bourgmestres flamands de la périphérie bruxelloise (soutenus par TOUS les partis du Nord, Groen inclus), tout indique une nouvelle grande négociation pour la répartition du pouvoir, avec ou sans châteaux. À première vue la tradition est respectée: le Nord part à l’offensive, le Sud déclare n’avoir rien à négocier. Quoique. Les déclarations de l’avocat de l’Échevin FDF de Rhode-Saint-Genèse évoquent «la nécessité d’un dialogue adulte» à propos de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Le président du PS est lui sibyllin et n’annonce pas ses cartes. D’autres imaginent un scénario machiavélique où les partis démocratiques flamands seraient ravis d’une crise à Bruxelles pour mettre en cause la Région de Bruxelles-Capitale telle qu’elle existe et obtenir une co-gestion de ce district (con)fédéral par la Wallonie et la Flandre. Au moment où la majorité des communes bruxelloises sont gérées par des majorités de centre-gauche, voire dans certains cas par des «Oliviers» (CDH-PS-Écolo), est-on sûr que cette évolution dérangerait tout le monde? Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’à l’occasion de ce xème glissement progressif de l’équilibre des pouvoirs exécutif et législatif, ce sont les conditions de vie, de travail, de santé, d’une population en paupérisation qui seront en jeu, comme aussi une certaine manière de concevoir la ville multiculturelle (voir les commentaires aigre-doux de certains élus de droite sur la Zinneke-Parade). 15 mai 2004