Politique
Le calme du volcan… et ensuite ?
03.06.2010
Hélas, que constate-t-on quelques semaines après la réouverture de l’espace aérien ? Les compagnies aériennes ont réclamé des indemnités, et tout a recommencé comme avant. Le volcan crache toujours, le trafic aérien subit quelques perturbations limitées, et tout le monde scrute le ciel avec anxiété en espérant que l’espace aérien ne sera plus fermé, ce qui effectivement ne devrait plus arriver si vite : devant l’ampleur des protestations du secteur aérien, les normes de sécurité semblent avoir été revues à la baisse… Alors, on se prend à rêver d’une éruption de l’ampleur de celle du Laki en 1783, dont les historiens nous disent qu’elle provoqua une importante perturbation climatique et sociale : en raison des perturbations de la production agricole et de la disette qui s’ensuivit, l’éruption du Laki aurait joué un rôle dans le déclenchement de la Révolution française… L’éruption de l’Eyjafjöll pourrait-elle entraîner une révolution dans notre mode de transport ? Oui, à condition de durer et de s’intensifier au point d’entraîner la fermeture de tout ou partie de l’espace aérien européen pendant plusieurs semaines. Mais, cela signifierait aussi le rejet dans l’atmosphère d’énormes quantités de polluants, une aggravation de la crise économique, et des problèmes de santé pour de nombreux Européens. En serions-nous réduits à espérer une catastrophe afin d’engendrer une vraie prise de conscience du caractère auto-destructeur de notre mode de transports .voir à cet égard le récent .dossier de Politique sur l’obsession mobilitaire.. et, plus généralement, de notre mode de vie ?