Politique
La lutte contre la précarité est devenue prioritaire
03.05.2012
La pauvreté augmente invariablement chez ceux qui ne sont plus sur le marché du travail. Mais celui-ci n’est pas la réponse magique à toutes les situations. « On ne va pas activer les enfants ou les vieux, souligne le professeur anversois. Le marché de l’emploi ne propose des solutions que pour une partie des pauvres. » Autre facteur à risques : la faible qualification et la jeunesse des demandeurs d’emplois. C’est d’autant plus vrai à Bruxelles où, paradoxe urbain, il y a beaucoup d’emplois vacants (de haute qualification) et un taux de chômage très élevé. « Être pauvre, c’est plus qu’un problème professionnel, complète Jan Vranken. Les réseaux d’exclusion sociale s’étendent sur différents points. C’est plus qu’une inégalité, c’est une exclusion plurielle, une ligne de rupture. Vous vivez hors de la société. » Le travail a un rôle important pour ses fonctions latentes : donner un sens à sa vie, augmenter ses valeurs, structurer le temps, augmenter ses contacts sociaux, se définir une identité. La configuration familiale constitue un autre facteur crucial pour expliquer la pauvreté. Si elle peut se penser selon le travailleur, elle peut également être envisagée selon le/la partenaire ou les enfants. À Bruxelles, un enfant sur trois risque d’être pauvre. Au final, dans la capitale européenne, 28,2% de la population est pauvre. Une personne sur cinq a droit à l’intervention majorée pour l’assurance « soins de santé ». Plus d’un enfant sur trois vit dans une famille sans emploi, un ménage sur quatre a postposé des soins de santé pour des raisons financières.
Comment en est-on arrivé là ?
La précarité expliquée Pour Esteban Martinez, sociologue du travail à l’ULB, « la précarité au travail existe avant tout par la discontinuité contractuelle, les CDD Contrat à durée déterminée.., les stages, les intérims, les emplois subsidiés, temporaires pour jeunes peu qualifiés. Avec au final des actifs hybrides, à rémunération mixte. » Mais, nuance de taille, « cette situation s’applique aussi aux CDI Contrat à durée indéterminée.., avec dans certains secteurs une gestion à coup d’embauche et de licenciement ». Par ailleurs, la précarité ne se pense pas uniquement sous un aspect contractuel. La durée intervient également, avec un emploi à temps partiel dont les modalités impliquent une intensification du travail. Les nettoyeurs doivent couvrir des surfaces de plus en plus grandes, allant jusqu’à 1000 mètres carrés par… heure ! Et dans l’horeca, si l’hôtel Hilton tournait avec 400 personnes il y a 10 ans, son repreneur envisage sérieusement d’assumer les cinq étoiles de l’établissement avec… 100 personnes ! Cette « nouvelle » pression sur le travailleur est inversement proportionnelle à la gratification salariale. Dominique Fervaille, secrétaire du secteur nettoyage de la Centrale générale de la FGTB, souligne qu’en 2010, la moyenne du salaire mensuel net des travailleurs dans le secteur du nettoyage était de 819 euros. Soit en deçà du seuil de pauvreté. Dans ce secteur, le travail à temps partiel est devenu la norme imposée, notamment grâce à la connivence commerciale entre le client et l’employeur. Sur le terrain, « aux responsables de chantier de gérer, avec des horaires coupés insoutenables », explique Esteban Martinez. « Et incompatibles avec une vie de famille », complète Dominique Fervaille. Bruxelles est une ville administrative, le nettoyage se fait tôt, entre 6 et 9 heures, et tard, entre 17 et 21 heures.
Dans l’horeca, les salaires tournent le plus souvent entre 800 et 1200 euros par mois. « De quoi dégoûter les jeunes. La moyenne de persévérance dans le secteur est de quatre à cinq ans, alors qu’on devrait être le secteur de l’intégration pour les moins qualifiés », souligne Christian Bouchat, secrétaire régional FGTB pour le secteur. Autre remarque d’Esteban Martinez, la précarité recouvre les situations où les travailleurs de production ne sont pas engagés par l’entreprise qui les emploie. Avec la généralisation de l’intérim, de la sous-traitance, des franchises, de l’externalisation, la double subordination rend difficile toute négociation syndicale. « Les conditions de travail sont déterminées par l’entreprise cliente qui devient l’élément clé définissant les possibilités de négociation ». Conséquence : les syndicats protègent les travailleurs de l’entreprise, au mieux ceux de la première sous-traitance, mais ensuite, c’est la boîte noire. Sophie Béroud, chercheuse au laboratoire Triangle Pour découvrir la finalité du laboratoire « Triangle », voir http://www.univ-lyon2.fr/recherche de l’Université de Lyon 2, mentionne jusqu’à 13 ou 14 niveaux de sous-traitance sur un chantier naval, avec des syndicats n’ayant plus aucune représentation après le deuxième niveau de sous-traitance. Plus personne ne contrôle dès lors l’employeur. Le phénomène n’est pas propre à la France. De sous-traitance en sous-traitance, comme le remarquait Philippe Van Muylder, secrétaire général de la FGTB-Bruxelles, n’a-t-on pas un jour trouvé des ouvriers travaillant au noir sur le toit… du Palais d’Albert II ? Alain Leduc, échevin de l’emploi à Saint-Gilles, évoque des hôtels qui ouvriront bientôt près de la gare du midi… sans personnel ! Le petit-déjeuner sera sous-traité. Le nettoyage aussi. Le gardiennage aussi. Une parfaite illustration de ce qu’Éric Buyssens, directeur du bureau d’études de la FGTB-Bruxelles, appelle « le capitalisme sans entreprises, et donc sans syndicat d’entreprises ». La présence de multiples employeurs dans un même endroit permet aussi d’éclater les fronts de lutte. Sophie Béroud cite les centres commerciaux avec pour exemple le centre commercial la Part-Dieu à Lyon. Il rassemble 230 magasins, 5000 salariés et à peine cinq enseignes avec des délégations syndicales. « Toutes les autres ont moins de 11 salariés ou n’ont pas de représentation. » À l’inverse, des employeurs dans le secteur de la grande distribution vont multiplier les petites surfaces commerciales de proximité. La profusion des épiceries « express », « city » ou « proxi » complique singulièrement la solidarité entre les travailleurs, employés par une même entreprise mais répartis en plusieurs lieux. Cette dispersion des salariés et la mise en concurrence des sites autorisent toutes les dérives (horaires, usage de temps partiel…) qui s’organisent en fonction des contraintes que subit le gérant. Comme le remarque la chercheuse française, « il incombe au responsable local la charge d’avoir une entreprise rentable ».
Les pierres du politique
Comment poser des revendications dans cette désintégration de l’emploi ? Bien sûr, les pouvoirs publics pourraient intervenir pour réguler les secteurs vulnérables, imposer des mesures sociales. Mais à entendre les participants du forum, le politique semble plus être un producteur de pauvreté qu’une solution à celle-ci ! En premier lieu, les politiques d’aide à l’emploi multiplieraient les effets pervers. S’il y a 23 000 emplois aidés à Bruxelles, de durée déterminée, leur situation n’est pas forcément enviable. Et syndicats, associations et politiques commencent seulement à aller « voir du côté opaque des politiques de l’emploi et du social », comme l’évoque le professeur Vranken. L’activation entraîne des conditions dégradées et l’estompement du droit social. Et c’est le désenchantement pour ceux qui y ont cru, comme Alain Leduc. Si les mises à l’emploi étaient jadis défendables car elles étaient accompagnées d’un suivi et d’une formation syndicale, les quelque 115 mesures (!) d’insertion professionnelle ne sont plus contrôlées par personne. Or, Alain Leduc craint à présent que ces « aides » ne déstructurent le marché. « Les employés subsidiés ou imposés par une clause sociale sont cantonnés à balayer la sortie des camions pour que la rue soit propre, sans autre perspective d’apprentissage. Et les patrons engagent les plus précaires pour bénéficier du maximum d’exonération. » L’échevin a connu le pire du cynisme avec un « emploi Activa 4 » appelant un patron, qui lui demande de le rappeler quand il sera… Activa 6, soit avec une plus longue durée de chômage ! Et de conclure : « Les patrons ne se contentent plus d’un remboursement mais veulent le remboursement maximal ». Sur ces aides, l’heure est à l’évaluation. « Je n’ai plus de réponses formelles », reconnaît l’échevin.
À cette pierre s’ajoute un autre caillou de taille dans le jardin du monde politique. Cherchant le prestataire le moins cher, les pouvoirs publics en viennent à encourager l’exploitation de travailleurs. Dominique Fervaille ne mâche pas sa colère : « Dans les marchés publics .du nettoyage, NDLR., ce sont les pires. Là, on prend systématiquement les moins chers. Or, la loi des marchés publics ne l’oblige pas ». Enfin, ultime grief à l’égard des responsables politiques : leur incapacité à réguler et contrôler les marchés de l’emploi. « Le travail au noir est de plus en plus accepté dans l’horeca en Belgique, explique Christian Bouchat. Dans les pays d’Europe du Nord, la norme cinq étoiles va de pair avec un nombre minimum de travailleurs par chambre. Chez nous, on augmente la productivité en pressant les travailleurs. Il y a un registre de connivence .des pouvoirs publics, NDLR. avec les délinquants de l’horeca. Le crime est devenu normal. » Le responsable FGTB cite une école plaçant de faux stagiaires pour six mois dans des hôtels. L’État ne régule pas ces pratiques et confond de plus en plus inspection et conseil. Le syndicaliste est amer : « On peut essayer de construire mais on se bat contre des moulins parce que l’État n’est pas là où il doit être ».
Collectiviser la douleur
Si le forum a permis d’identifier la précarité et (une partie de ?) ses sources, restait le défi le plus ardu, évoqué en début de journée par Éric Buyssens : « Comment conflictualiser collectivement la précarité, collectiviser la douleur individuelle ? » Plusieurs pistes furent évoquées, à la fois par les participants et le public. En réponse aux failles du pouvoir public, une personne de l’auditoire insiste sur la pratique de lobby parlementaire pour ne pas abandonner le terrain législatif aux entreprises. Dominique Fervaille, elle, ne compte pas trop sur le soutien du politique. À regrets, la permanente syndicale constate que « nous devons de plus en plus passer par des actions d’éclats ». Elle cite le blocage de bureaux, des présences physiques qui malheureusement ne peuvent se répéter à l’envi tant il est difficile d’être sur tous les terrains. Dans les quatre premiers mois de l’année 2011, Dominique Fervaille a déjà connu quatre grèves sur quatre chantiers différents ! Christian Bouchat se rabat lui aussi sur les actions de terrain, style « Greenpeace », débarquant dans les halls d’hôtels peu scrupuleux, jouant sur le stress et l’image de marque des enseignes. Ces actions font écho à celles menées en France et mentionnées par Sophie Béroud, comme le blocage à Paris de la FNAC Champs-Élysées un samedi matin. Évoquant de nouvelles formes de résistances collectives, la chercheuse lyonnaise distingue deux types de cadres d’actions : celui où le syndicat est peu ou pas présent, et celui où il est très présent. Les constructions de la résistance varient. Sans syndicat fort comme dans la restauration rapide ou le commerce d’aide à domicile, les « novices » de la lutte peuvent vite s’essouffler par rapport à l’employeur. « Mais ils sont assez innovants pour compenser le rapport de forces, ils jouent par exemple sur les clients. Pour le syndicat, il y a là un défi d’implantation. Il faut faire reconnaître le lien entre les différentes franchises, créer une unité économique et sociale. »
L’appui interprofessionnel peut se révéler déterminant. Par exemple, une grève des femmes de ménage de la société Arcade, sous-traitante d’Accor, menée de 2002 à 2003, n’a pu tenir qu’avec le soutien logistique et financier de la fédération centrale… des cheminots. Quand le syndicat est présent, la multiplication de sous-traitance peut l’empêcher de protéger certains travailleurs. Sur un site français de Renault Truck, des intérimaires tournaient entre quatre entreprises, filiales et soustraitantes d’une même société. Avec pour conséquence la perte d’ancienneté tous les 18 mois. Avec le soutien de la CGT (Confédération générale du travail), très présente, ils ont mis en place un collectif transversal d’intérimaires communs aux quatre entreprises. Des questionnaires pour connaître le marché de l’emploi fermé ont été soumis. Les CDI et les intérimaires se parlaient enfin avec au bout du compte des actions dans les sociétés d’intérim, l’élaboration d’un dossier prouvant l’usage abusif de l’intérim et au final 400 emplois transformés ! Vaste succès ? Oui mais avec un bémol. Très peu de travailleurs se sont syndiqués par après. Une réalité que connaît également cette déléguée syndicale bruxelloise dans le non-marchand : « Nos combats ont débouché sur des avancées considérables. Mais le taux de syndicalisation n’a pas augmenté. Cela m’interpelle. Nos victoires ne sont pas capitalisées. Les gens les considèrent comme un droit. Et si nous parlons syndicat, nous sommes soupçonnés de prosélytisme, de “faire des membres”, alors que c’est pourtant une démarche légitime ! » Le sociologue Mateo Alaluf voit tout de même un espoir dans l’émergence de ce type d’initiatives. « Si on veut attaquer la précarité, il faut mélanger les secteurs avec forte et faible syndicalisation. Cela peut être un apport important pour reconsidérer l’action. Évitons les œillères formées par les frontières des structures. » Le syndicat de site peut aussi s’appliquer à l’exemple du chantier naval de Saint-Nazaire. Les syndicats n’ont pas ou peu d’implantations dans les entreprises de sous-traitance. Comment ont-ils pu prendre en charge ces travailleurs, avec 20% de main-d’œuvre étrangère et des conditions de travail très variables ? « En créant un syndicat qui a pour vocation de rassembler et de syndiquer les isolés, explique Sophie Béroud. Une union multiprofessionnelle qui agit comme centre de ressources avec possibilité de se coordonner. » C’est également via un syndicat de site que se sont organisés les travailleurs du centre commercial Part Dieu à Lyon. « Le syndicat de site fut ouvert à tous, avec assez vite une soixantaine d’affiliés. Mais la grosse différence est la question du type de l’employeur. Du manager de quelques employés aux groupes internationaux, il y a plusieurs figures possibles. » Pour la chercheuse française, ces expériences démontrent que la dimension interprofessionnelle est fondamentale pour renouer les contacts entre salariés et isolés. Mais ces nouvelles organisations ne sont pas sans conséquence sur l’organisation des syndicats. « En terme de temps, d’argent, quelle option choisir ? Et quelle représentation octroyer aux précaires, le tout avec des tensions entre revendications pragmatiques et idéologiques. » Car la solidarité inter-travailleurs ne se décrète pas. Sur le terrain, Dominique Fervaille le constate. Les délégations syndicales dont l’entreprise emploie un sous-traitant pour le nettoyage se sentent démunies face à leur employeur, très réticent à ce que « sa » délégation s’engage sur ce terrain. Pourtant, son implication est primordiale. Le cahier des charges dans l’appel d’offres détermine les conditions de travail. « Le patron répond que cela ne les regarde pas. Mais c’est faux. Le CPPT .Comité pour la prévention et la protection au travail, NLDR. est compétent pour décider du niveau de propreté du bâtiment. »
Relire les luttes
Face à ces mutations du monde du travail et de la lutte syndicale, le syndicalisme belge ne part pas les mains vides. Esteban Martinez insiste sur le fait que la Belgique a plusieurs atouts : un nombre important d’affiliés, une histoire riche de combats et de victoires, et enfin une négociation collective articulée entre niveau local, secteur et niveau central, là où la négociation donne un socle commun de garantie. Il ne s’agit donc pas d’opposer revendications de sites et sectorielles mais d’appuyer les premières sur les secondes. Sans perdre ces acquis structurels, l’implantation syndicale doit cependant se réinventer sur l’existant, toucher les gens sur les lieux d’habitation, notamment populaire, renforcer sa dimension interprofessionnelle, développer le syndicat de site. À ces pistes de solution avancées par les conférenciers, la salle ajoute sa voix et ses idées : intensifier l’implantation syndicale par rapport aux sans-papiers et dans le secteur associatif, encourager un syndicat de la citoyenneté, structurer la société civile, car l’expérience syndicale peut aider à une lutte plus diversifiée.
Au niveau local, Alain Leduc plaide pour une présence syndicale forte, tout en incitant à ne « surtout pas créer de nouveaux outils » car il y en a pléthore. «Même s’il est difficilement imaginable que la FGTB soit active dans dix endroits de chacune des 19 communes, une présence syndicale et non marginale est indispensable, notamment en fonction de la décentralisation d’Actiris au niveau local. » Et de proposer une structure qui permette aux partenaires sociaux d’être valablement présents. Elle constituerait des observatoires de la précarité, proposant une représentation fine au niveau local. Une première rampe de lancement pour l’action syndicale de proximité. Toujours dans une perspective de rencontres et d’ouverture, la salle évoque un guichet interprofessionnel où les délégations syndicales pourraient solliciter la rencontre d’autres délégations. Une idée que Philippe Van Muylder accueille favorablement, d’autant plus qu’elle serait « facilement réalisable ». Mais ces outils ne seront rien si on ne change pas notre compréhension de la précarité, met en garde le sociologue Mateo Alaluf. « On ne peut plus réfléchir en termes d’emplois car aujourd’hui, on augmente les emplois ET la pauvreté. C’est d’autant plus vrai à Bruxelles. La question n’est donc pas la création d’emplois, ni une question de contrat ou de secteur d’activités. La question centrale est celle de la précarité. Syndicalement, toutes les mesures doivent être jugées à l’aune de la précarité. Est-ce qu’on l’augmente ou pas ? C’est le critère de jugement. » Et de citer trois exemples de décisions politiques à revoir : la politique d’activation, qui a abaissé le niveau d’acceptabilité des emplois, les emplois subsidiés pensés dans un concept de famille à deux salaires (et ne couvrant pas les besoins de la famille monoparentale), et la réforme des pensions, évoquée en termes d’années prestées alors qu’à 35 ans, un ouvrier vit sept ans de moins qu’un cadre. L’inégalité face à la mort ne doit-elle pas nous aider à revoir l’approche de la pension ? Au terme de la journée, Philippe Van Muylder fit le mea culpa de l’organisation syndicale, elle qui n’a pas toujours perçu le décalage existant entre le salarié en précarité et son représentant syndical « confortablement » installé en CDI. Le syndicat doit réécouter ces travailleurs fragilisés et leur proposer une place de choix dans les combats de la FGTB, avec comme porte d’entrée l’interprofessionnel. « Le syndicat doit éviter une culture de l’état de la situation, ajoute le secrétaire général. Être au top niveau sur les analyses, c’est important, mais il faut aussi un temps pour l’opérationnalité, être dans le registre du faire ». Ainsi, la FGTB se met en ordre de bataille pour défendre les droits des travailleurs précarisés. Et la base suivra. La parole des militants prononcée lors du forum fut explicite. Soulignant le courage et l’intégrité des camarades travaillant dans des secteurs comme le nettoyage ou la construction, les militants ont noté que malgré la peur comme nouvel outil de gestion du personnel, ils gardent le cap. « La peur ne doit pas justifier l’inaction. Quand nous sommes nombreux, les patrons n’osent pas réagir. » Alors soyons nombreux.