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Sionisme : un étendard ou un épouvantail ?

Ces dernières années auront vu le recyclage de quelques vieux signifiants approximatifs pour désigner les nouvelles idéologies communautaires radicalisées. D’une part, tout est rabattu sur l’islam et l’islamisme, qu’il s’agisse de la délinquance des banlieues ou de l’intégrisme des garages. D’autre part, le «sionisme» est devenu l’alpha et l’omega du rapport des Juifs à Israël et à eux-mêmes. Et pourtant, il s’agit chaque fois de constructions idéologiques modernes, voire très précisément situées dans le temps, même quand elles prétendent s’inscrire dans la continuité de l’histoire profonde des peuples. Bref, il y a tromperie sur la marchandise. Chez les Juifs d’Occident, l’actuelle crispation identitaire n’aurait sans doute pas lieu d’être s’il ne leur fallait pas répondre à une insoutenable «angoisse de perte» née de leur assimilation rampante (perte de la religion, de la langue et de la culture d’origine), en ce compris une «assimilation visuelle» puisqu’ils ont cessé de constituer dans leur majorité une « minorité visible » repérable à l’œil nu. Dans ce contexte-là, le sionisme apparaît comme un substitut idéologique appelé à combler à lui tout seul tous les dégâts que l’acculturation fait subir à l’identité juive qu’il finit par résumer. Par voie de conséquence, l’antisionisme es tde plus en plus considéré comme un masque de l’antisémitisme, et nous voilà parti dans la chaîne des amalgames qui rend suspecte la moindre dénonciation des politiques israéliennes. Ma thèse est que, contrairement aux apparences, on n’assiste pas à un regain de sionisme dans les communautés juives. Le sionisme a toujours été une idéologie minoritaire et maintenant que son hégémonie semble sans partage, ce n’est plus vraiment du sionisme. Mais pour comprendre comment, au fil des circonstances historiques, le vocable de «sionisme» a pu désigner des marchandises différentes, il faut remonter dans le temps.

L’an prochain à Jérusalem?

Lors de la fête juive de Pâque qui est l’occasion d’une méditation sur l’errance et l’exil, les convives se souhaitent « l’an prochain à Jérusalem ». Cette permanence de la référence à Jérusalem dans la tradition religieuse juive est régulièrement présentée comme la preuve de l’aspiration séculaire du peuple juif à se rassembler à nouveau en Terre promise. Le sionisme, né dans sa version politique en 1897 et dont l’objectif était de permettre au peuple juif de se constituer en nation sur sa terre ancestrale de Palestine, ne serait rien d’autre que l’aboutissement de cette aspiration. Cette image d’Epinal n’a rien à voir avec la réalité. Comme mouvement politique, le sionisme est bien un mouvement moderne, né à l’aube du XXe siècle et limité à l’Europe. Ses initiateurs étaient nourris de l’esprit des Lumières. Loin d’être l’accomplissement d’une promesse divine, le sionisme en fut la négation. Il fut, à ce titre, combattu pendant longtemps comme sacrilège par toutes les autorités religieuses pour qui seule l’arrivée du Messie, envoyé de Dieu, pouvait sonner l’heure du rassemblement des exilés. Le sionisme fut une des réponses apportées à la crise sans précédent vécue par les masses juives en Europe centrale et orientale dès la fin du XIXe siècle. L’irruption brutale du capitalisme dans les sociétés largement agraires de l’Est du continent déstabilisa dramatiquement une formation sociale archaïque dans laquelle les Juifs occupaient une place relativement stable depuis des siècles. Comment réagir face à cette situation inédite ? Pour les uns, il fallait se battre sur place. Pour les autres, il fallait partir. Les premiers se lancèrent dans l’action sociale et politique, mettant sur pied des organisations remarquables tel le Bund (nom usuel de l’Union générale juive ouvrière en Russie et Pologne) qui luttait en même temps contre l’oppression nationale dont les Juifs étaient victimes et contre l’oppression sociale que subissaient l’ensemble des classes populaires. Au même moment, les Juifs fournirent en masse des cadres au mouvement communiste naissant. Les seconds firent leurs bagages. Mais leur destination privilégiée, leur véritable Terre promise, furent les États-Unis d’Amérique. Entre 1880 et 1920, un bon tiers des Juifs européens auront quitté le pays de leur naissance, dont plus de 90% pour les États-Unis et moins de 3% pour la Palestine. Ce n’est qu’ensuite, lorsque les conditions d’immigration en Amérique se~ront durcies, qu’une partie significative — mais jamais prépondérante — du flux migratoire s’orientera vers la Palestine. C’est dire à quel point, face à l’éventail des options possibles, le sionisme fut longtemps minoritaire au sein peuple juif. Ce qui fait la force du sionisme, au point de le faire passer pour l’expression politique exclusive de la judéité, c’est qu’il est le seul projet politique prenant le peuple juif pour sujet à avoir abouti. Le combat du Bund et des autres socialismes luttant pour l’émancipation des masses juives sur place a tragiquement échoué dans le génocide perpétré par les nazis, après que ses protagonistes présents sur le territoire de l’URSS aient été éliminés politiquement sous Lénine et physiquement sous Staline. L’émigration vers l’Amérique ne s’est jamais présenté comme un projet politique, mais comme une somme de projets individuels et familiaux. C’est donc autour du sionisme, comme mouvement en action d’une minorité du peuple juif, puis idéologie officielle de l’État d’Israël né en 1948, que se concentreront, tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, les batailles politiques et symboliques qui concernent le destin des Juifs.

Un mouvement minoritaire

Le sionisme était donc resté une option très minoritaire au sein du monde juif européen avant la création d’Israël. Après cette création, le diagnostic se confirme. La poursuite de l’immigration juive en Palestine après la deuxième guerre mondiale fut largement le fait de migrations contraintes ayant peu à voir avec la conviction sioniste de ses acteurs. L’émigration massive des Juifs du Maghreb (Lybie, Maroc et Tunisie 1954, Algérie 1962) est intimement liée à la décolonisation. Tous ceux qui pouvaient s’appuyer sur des réseaux familiaux dans la métropole (comme la quasi totalité des 130000 Juifs d’Algérie) refluèrent vers la France ou vers l’Italie, les autres se rabattant faute de mieux sur Israël. Dans d’autres cas (Yémen 1949-50, Irak 1950-51), les Juifs furent transférés d’un coup par convois aériens, sans pouvoir se prononcer individuellement sur le choix de leur destination. Même chose pour les 30.000 Falashas d’Éthiopie (1964-65, 1990) menacés par la famine et par l’instabilité politique, qui n’avaient jamais manifesté la moindre ferveur sioniste. Et surtout : les Juifs russes qui ont eu l’occasion de quitter l’URSS en décomposition furent littéralement contraints de s’installer en Israël (où ils sont désormais plus d’1400000) contre leur gré. Bien sûr, pendant toutes ces années, il y eut aussi marginalement de la migration volontaire, mais celle-ci a été largement compensée par un mouvement en sens inverse. Ainsi, la Floride, la Californie, le Brésil ou la France comptent de florissantes communautés de «sionistes à l’envers». Ce caractère minoritaire m’empêcha que, au plan subjectif, le sionisme fut vécu par ceux qui s’en réclamèrent comme l’authentique mouvement d’émancipation d’un peuple opprimé. Cette armature idéologique qui a fait la force du sentiment national israélien a débouché en terre de Palestine sur une phénomène unique : une colonisation de peuplement sans métropole ayant procédé au déplacement des autochtones pour reconstituer une société complète et pas seulement une classe dominante. Désormais, il existe une «nation juive israélienne» autocentrée. Que sa formation puisse être illégitime aux yeux d’une morale historique rétrospective n’y change rien.

Une idéologie d’État

En 1948, le sionisme comme mouvement a atteint son objectif : créer un État juif en Palestine, où chaque Juif du monde peut s’installer. Depuis, il a changé de nature en devenant l’idéologie officielle d’un État reconnu sur la scène internationale mais en butte à l’hostilité de ses voisins. Dans un tel contexte, pas question de procéder au désarmement idéologique. Tout est bon pour assurer, à l’intérieur, la cohésion nationale et, à l’extérieur, le soutien des puissances. Dans les États européens et en Amérique du Nord vivent d’influentes communautés juives. On renoncera à les convaincre d’émigrer en Israël. Elles sont tellement plus utiles sur place pour constituer d’efficaces lobbies pro-israéliens. À destination des Juifs de la Diaspora occidentale, le discours sioniste se transformera. La rhétorique du « mouvement de libération » fera place à une idéologie utilitariste: le peuple juif peut continuer à vivre où il veut, à condition qu’il fasse d’Israël son centre et l’objet de toutes ses attentions. En Israël, c’est entendu, presque tous les Juifs — à l’exception d’une minorité intégriste qui le conteste pour avoir sécularisé la promesse divine — se réclament du sionisme, considéré comme le récit fondateur d’une communauté de plusieurs millions de femmes et d’hommes parlant l’hébreu qui a normalement besoin de légitimer son «droit à l’existence» sur le sol de la Palestine historique. Ce sionisme, qui n’a désormais plus rien à voir avec un quelconque prosélytisme en direction de la Diaspora, s’impose comme fonds commun à la quasi totalité des courants politiques. Cette diversification se fait donc principalement à l’intérieur du sionisme. Il y a des sionistes colombes et des sionistes faucons, des sionistes qui signent les Accords de Genève et d’autres qui voudraient vider la Palestine de ses habitants arabes. Des soldats qui refusent, au nom de leur éducation sioniste, de servir dans les territoires occupés et d’autres pour qui Sharon est un traître vendu aux Arabes.

Néo-sionisme en Diaspora

Il aura fallu le génocide des Juifs perpétré par les nazis pour qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le sionisme finisse par devenir l’idéologie hégémonique au sein d’un peuple juif décimé. À la Libération, il ne restait rien de cette foisonnante société juive qui avait déployé sa trame en Europe centrale et orientale. Elle avait entraîné dans sa disparition le rêve bundiste d’une émancipation nationale juive en Diaspora. Quant aux quelques millions de Juifs soviétiques, s’ils devaient la vie au fait que les armées allemandes aient été bloquées devant Stalingrad, ils subissaient le sort commun de tous les citoyens vivant sous la dictature stalinienne qui ne laissa subsister, essentiellement à titre de vitrine pour l’exportation, que le minimum possible de vie juive. Pourtant, dans les pays d’Europe de l’Ouest, les Juifs communistes, habitués à être pourchassés à la fois comme Juifs et comme communistes, sortirent grandis de la guerre. Leur organisation et leur discipline, le rôle prépondérant qu’ils avaient joué dans la résistance, ainsi que le prestige de l’URSS alors au zénith, en firent un moment la force dominante dans l’immigration populaire juive. Mais les Juifs communistes n’avaient pas, contrairement à leurs anciens concurrents bundistes vilipendés comme « nationalistes petits-bourgeois », de projet structurants pour une existence nationale juive en Diaspora. Ils en prirent pourtant le relais en animant une vie culturelle autour du yiddish, répondant pragmatiquement à une demande encore vivace à cette époque. Mais leur objectif était bien d’en finir à terme avec l’existence d’organisations juives séparées, celles-ci n’étant considérées que comme des pis-aller transitoires, avec l’assimilation dans la nation française comme horizon plus ou moins avoué. Cette orientation n’avait rien à offrir aux milliers de survivants des camps de la mort en provenance d’Europe de l’Est que plus rien ne rattachait encore à une terre natale où ils avaient absolument tout perdu et dont l’identité tenait lieu d’ultime bouée. Pour ceux-là, une seule perspective s’ouvrait : Israël qui, entre 1948 et 1951, accueillit chaque jour une moyenne de 600 rescapés du génocide. À l’aube de la naissance de l’État juif, le sionisme trouva dans le communisme d’après-guerre un allié inattendu. La lune de miel dura jusqu’en 1949. L’URSS fut le premier pays à reconnaître Israël le 14 mai 1948. Il était possible alors d’aimer en même temps l’URSS et Israël, en affichant des deux côtés une fierté légitime. Puis le vent tourna. Staline tonna contre les autorités de Tel-Aviv coupables de lui préférer le giron américain. Un antisémitisme féroce s’empara des États que les accords deYalta avaient placés dans l’orbite de Moscou. En Europe occidentale, la guerre froide qui commençait isola les Juifs communistes dont le crédit fut rapidement ruiné. Sommés de choisir entre deux fidélités — l’une due à l’URSS qui était, au début des années 50, présentée partout en Occident comme « l’axe du Mal » et l’autre accordée à ce jeune État encore vierge de toute souillure, dirigés par des socialistes laïques et où chacun pouvait compter un parent ou un ami — de nombreux Juifs se détournèrent très logiquement du communisme. Ce leur fut d’autant plus facile que l’ascenseur social des Golden Sixties transformait progressivement les ouvriers et les petits artisans juifs en bourgeois installés. La sympathie pour la cause d’Israël et pour le mouvement sioniste qui en avait permis l’avènement fut dès 1945 le dénominateur commun des communautés juives occidentales. Si cette sympathie n’alla jamais jusqu’à alimenter une migration juive vers Israël qui resta toujours marginale, elle transforma radicalement les attributs ethnico-culturels de ces communautés. Paradoxe apparent : l’assimilation rapide des Juifs d’Europe occidentale, favorisée par une prospérité sans précédent, rencontra la volonté du sionisme de forger un homme nouveau en Palestine qui n’aurait plus rien à voir avec la figure méprisable du Juif de ghetto courbant l’échine. Les principales victimes en furent la langue et la culture yiddish qui connurent à ce moment-là une véritable rupture de transmission. Place désormais à l’hébreu moderne, langue de la rédemption juive en Israël, langue virile de Juifs enfin debout, qui avait en outre l’avantage de réunifier autour du jeune État des communautés disparates parlant, en Europe et dans le bassin méditerranéen, des langues juives différentes. La nouvelle forme du sionisme qui prit forme alors en Europe occidentale ne fut plus orientée vers l’alyah Alyah: mot hébreu signifiant «montée» et désignant l’émigration juive vers Israël , même si des organisations de jeunesse liées aux divers courants historiques du sionisme firent mine de s’y employer, avec des résultats négligeables. Pour se déclarer sioniste, on n’était plus obligé d’émigrer. Il fallait seulement, tout en continuant à vivre ailleurs, faire d’Israël son principal centre d’intérêt et l’unique référent d’une Diaspora réduite à l’état de succursale politique et culturelle. Au fil du temps, ce «sionisme par procuration» réussira à s’imposer comme «pensée unique» au sein des communautés juives.

Pour un post-sionisme

Aujourd’hui, les Juifs de la Diaspora sont-ils encore, dans leur majorité, «sionistes»? Avant de trancher, essayons d’abord de démêler les multiples significations embrouillées qui se cachent derrière ce terme si controversé. Bien installés ici, les Juifs ne manifestent aucun désir de réaliser leur alyah en partant faire leur vie en Israël. Ils ne sont plus disposés non plus, comme dans un passé proche, à tout faire pour favoriser l’alyah de leurs frères moins bien lotis qu’eux, dans la mesure où tout a déjà été fait dans ce registre. Leur sionisme signifierait-il alors que, tout en continuant à vivre ici, ils feraient d’Israël le centre de la vie juive? Sans doute. Mais malgré les apparences, cette position s’affaiblit chaque jour. Pour deux raisons majeures. 1. L’OPA d’Israël sur l’identité juive a échoué. L’«angoisse de perte» des Juifs de la Diaspora qui a justifié, dans les années 60 et 70, l’importation massive de l’univers israélien pour remplacer avec un produit clé sur porte une identité juive qui semblait perdre sa substance n’a absolument pas été comblée par la « centralité israélienne ». Il eut fallu pour cela « recoudre » le présent juif avec le passé proche, là où l’entreprise prométhéenne du sionisme réalisateur prétendait engendrer un homme nouveau en enjambant deux mille ans d’histoire. Les Juifs d’Europe savent aujourd’hui qu’il n’y a pas de recette. Ils ne pourront préserver une forme d’existence juive susceptible de les réconcilier avec eux-mêmes que par un véritable travail sur diverses sources encore disponibles. Et celles-ci se trouvent principalement en Europe et en Amérique. Ainsi, la langue yiddish est de nouveau étudiée, y compris en Israël, par ceux-là même qui n’y voyaient naguère qu’une misérable langue de ghetto. Petit à petit, la Diaspora redevient actrice de sa propre histoire. 2. En Europe occidentale, les Juifs d’origine immigrée en sont à la troisième génération. Ils ont eu largement le temps de se faire leur place au sein de la société. Ils y sont même sur-représentés dans les professions intellectuelles et influencent en proportion les valeurs et les critères de jugement des pays où ils résident. Or, leur société et la société israélienne s’écartent de plus en plus l’une de l’autre. Jusqu’en 1977, l’État d’Israël était dirigé par des gouvernements à majorité socialiste dont les cadres avaient été formés à la même école de pensée que la gauche européenne. En 1977, la droite arrive au pouvoir en Israël. Depuis, avec les formations religieuses, elle restera dominante sans discontinuer. Ce basculement a une racine sociologique : les Juifs orientaux ont fini par devenir majoritaires. Culturellement, ça change tout. Leur rapport à la démocratie et au despotisme, à la laïcité et à la religion, leur ignorance de la part que le sionisme doit à la philosophie des Lumières vont imprimer leur marque en reléguant aux oubliettes le vieux socialisme ascétique des fondateurs de l’État juif. Le kibbouztnik fait place, comme figure emblématique, au colon armé portant la barbe et la kippa. Pas plus que les autres Européens, un Juif de France ne peut encore se reconnaître les yeux fermés dans l’attitude majoritaire de Juifs israéliens qui lui ressemblent de moins en moins. Certes, les Juifs de la Diaspora restent fondamentalement attachés à l’existence de l’État d’Israël. C’est en cela que, selon une dernière variante particulièrement light, ils seraient toujours sionistes. Mais ce sionisme-là s’est tellement dilué qu’il n’en reste qu’une idéologie édulcorée témoignant plus de la fidélité à une histoire que d’un quelconque projet à mettre en œuvre. Si, pour un Juif, le sionisme se ramène à aimer Israël, ça ne devrait déranger personne et ça ne mérite sûrement pas qu’on en fasse encore un étendard ou un épouvantail. En Israël comme dans la Diaspora, le même constat s’impose. L’ère du sionisme (et, par contrecoup, de l’antisionisme) est révolue. Nous vivons dans une nouvelle époque historique qu’on peut, à la suite des « nouveaux historiens » israéliens, qualifier de post-sioniste. Les poussées de radicalisme qui se manifestent ici sous nos yeux n’ont aucun effet sur l’inclusion pratiquement achevée des Juifs d’Europe dans leurs sociétés. Pas plus que les quarterons de fanatiques islamistes ne sont représentatifs de la grande masse des musulmans, les nouveaux croisés de l’ultra-sionisme ne sont que les porte-parole de cénacles d’autant plus bruyants qu’ils sont restreints. Même si, de temps en temps, quelques intellectuels médiatiques viennent leur prêter curieusement main-forte.