Politique
Grèves de 1960-61 : anticipation ou préhistoire ?
20.01.2011
C’est ainsi que Paul Delforge nous rappelle les circonstances de cette grève qui fut probablement l’événement de l’histoire sociale belge le plus considérable de l’après-guerre. De cette saga, il reste encore une poignée d’acteurs et nettement plus de spectateurs qui, enfants, se souviennent de la curieuse ambiance de fête avec ces entreprises fermées et ces écoles transformées en garderies.
Mais l’imagerie de cette grève, qui défile dans les médias comme un film d’époque, nous ramène un siècle en arrière. Les cinquante ans qui nous séparent de l’hiver 60-61 semblent infiniment plus longs que les 42 qui nous ramènent à mai 68, alors qu’il n’y a même pas 8 ans entre ces deux épisodes. Autant mai 68 semble inaugurer le nouvel âge, autant 60-61 semble clôturer l’ancien. Mais il ne faut pas s’arrêter à des évidences superficielles. Ni fin d’une préhistoire, ni anticipation d’une nouvelle ère, la grève de 60-61 marque un point de basculement. Autrement dit : l’événement 60-61, quand on l’analyse, contient autant de neuf que de vieux. Jean Puissant, Mateo Alaluf et Paul Delforge nous proposent quelques clés pour l’appréhender en l’inscrivant dans le temps long.
(Image de la vignette et en début d’article dans le domaine public et provient des archives nationales des Pays-Bas ; photographie de la manifestation contre la loi unique le 3 janvier 1961 à Liège, prise par Wim van Rossem pour l’Anefo.)