Politique
Enseignement : l’électrochoc ?
15.10.2009
À peine sortis (temporairement) de la saga des «inscriptions», nous voilà plongés dans les affres de l’austérité ! Travailler plus et travailler plus tard, voilà la «piste» qui devrait mobiliser les troupes et susciter des vocations… Voilà aussi de quoi détourner l’attention de la priorité des priorités : la guerre contre l’hécatombe scolaire. Et, pire, de rendre cet objectif encore plus difficile à atteindre. D’autant que la partie «enseignement» de la déclaration de politique communautaire de l’Olivier laisse pour le moins perplexe. Il s’agit certes d’un chapelet de bonnes intentions. C’est un texte très long tant sont nombreux les chantiers qui requièrent énergies et…moyens ! Un texte un peu confus où les trois partis de la majorité ont additionné leurs promesses de campagne. Sans hiérarchiser, sans trancher et sans budgéter ! Enfin, un texte qui inquiète tant il reprend à satiété des termes entendus et répétés depuis belle lurette (rémédiations, différenciation…). Ca sent le mauvais consensus mou. Seules une intensification notable du financement différencié et une politique favorisant l’excellence dans les écoles des quartiers défavorisés peuvent apporter des réponses aux impératifs démocratiques dans le champ de l’éducation et de la formation. Cela suppose que la politique ait enfin le courage de redistribuer les moyens (sans les raboter) et donc d’en retirer quelque part pour en consacrer nettement plus là où c’est indispensable. Gare aux débats périphériques dont les médias sont friands et qui, une fois de plus, feront passer l’enjeu principal à l’arrière plan. Un mot enfin du gaspillage colossal (humain et financier) que représentent les échecs en première année des enseignements supérieurs (de l’ordre de 60% en moyenne). Certains ont l’air de considérer que c’est une fatalité ! Un récent décret sur la «promotion de la réussite» indique bien que le problème est de taille. Mais, une fois de plus, les dispositifs et moyens envisagés, s’apparentent plus au cache-misère qu’au remède choc que la situation exige. À ce niveau aussi, il est grand temps de passer à des initiatives plus globales qui prennent sérieusement en compte tous les paramètres (orientation, accès au supérieur, pédagogie…). Alors, priorité à l’éducation et à la formation, comme ils disaient en chœur il y a peu ?