Retour aux articles →

Ce que la droite ne fera pas

(Politique n°126. Illustration : Simpacid)
(Politique n°126. Illustration : Simpacid)

Les résultats des dernières élections du 9 juin sont connus. Le MR est premier en Wallonie et à Bruxelles. Outre les œillades à l’extrême droite, le parti bleu a prospéré sur un discours plus classique, centré sur la gouvernance et la bonne gestion financière.

Contre les désormais fameuses « cinquante nuances de gauche », synonymes de gabegie financière, la droite serait l’éternel modèle en la matière. Mais ces affirmations répétées comme un mantra ne résistent pas aux faits.

Pour s’en convaincre, on pourra se rapporter aux analyses du Bureau du Plan, suivant lequel les mesures principales proposées par le MR en 2024 seraient les plus dangereuses pour l’équilibre économique du pays, bien loin de celles du Parti socialiste, d’Ecolo, et même… du PTB. Relevons également qu’aucune tendance politique n’a été plus à la tête du ministère des finances que les libéraux ces dernières décennies.

Dans ce contexte, Politique a choisi de proposer autre chose qu’un dossier d’analyse des fausses-bonnes idées libérales qui nous attendent vraisemblablement pour les cinq ans à venir. Focus, donc, sur ce que la droite ne fera pas, à partir du point de vue d’une gauche soucieuse de la continuité de l’État social et du bien-être de l’ensemble de la population, dont les solutions en termes de gestion, de politiques publiques et de finances sont trop souvent caricaturées par la doxa économique.

Tout d’abord, nous nous sommes posé la question de la place et du type d’expertise économique employée au service des politiques publiques. L’orthodoxie économique est en fait beaucoup plus théorique et éloignée du réel qu’elle ne l’admet souvent elle-même. Une alternative existe pourtant, qui se place au plus près de la société, celle de l’économie empirique (Jonathan Vandescotte, Claire Duchêne et Ilan Tojerow).

Une autre question importante est celle de la place qu’il convient de réserver à la consultance auprès des services de l’État, qui ne fait pas l’unanimité à gauche (Jean-Paul Gailly et Vanessa De Greef).

Ensuite, nous posons la question du cadre général dans lequel s’inscrivent les politiques publiques. La question est récurrente : peut-on réellement gouverner à gauche en suivant les traités et autres règles budgétaires européennes (Benoit Bayenet et Étienne Lebeau) ?

Autre sujet d’importance et trop souvent mis sous le tapis, celui de l’évasion fiscale, avec deux questions complémentaires : à quel degré peut-on évaluer sa gravité ? Quelles actions mettre en œuvre pour y mettre fin (Christian Savestre) ? Ce n’est un secret pour
personne, une taxe des millionnaires, plébiscitée durant cette campagne par les partis de gauche, ne verra, en tout état de cause, pas le jour sous cette législature. Mais serait-elle véritablement une réussite au-delà des slogans ? Existe-t-il de meilleurs mécanismes pour atteindre le même objectif (Thérèse Bastin et Magali Verdonck) ?

Enfin, au-delà des couleurs et des étiquettes, les précédents gouvernements, de centre gauche comme de droite, ne partageraient-ils pas certains travers en matière d’évaluation des politiques publiques (Philippe Defeyt) ?

Ce dossier a été coordonné par Vanessa De Greef, Martin Georges et Alexis Monier.

Commandez ce numéro ici

Sommaire

DOSSIER
Finances, politiques publiques, budget : Ce que la droite ne fera pas

PROJECTIONS Taxer les millionnaires…ou mettre en place des mesures équivalentes

OPINION Ce que la gauche ne fait pas non plus…Jusqu’ici

CONCLUSION Penser à gauche le nerf de la guerre

Dans le reste du numéro

VARIA Retraites par répartition ou capitalisation ? Un choix de société

VU EN FLANDRE Une Wallonie trop à droite pour les nationalistes flamands ?

LE CHIFFRE 56%

TRAVAIL Vers un bloc progressiste comme issue au désastre électoral ?

LE PORTRAIT L’éclaireuse. Sam, militante antifa’

LA PHOTO Drôle de grand soir pour l’union des gauches

FOCUS
Rétablir l’État de droit, une priorité pour le pays

ANALYSE Le nouveau gouvernement sauvera-t-il l’État de droit ?

ENTRETIEN Pas d’État de droit sans État social

FOCUS
Vive les identités heureuses

ANALYSE Wallonie : une identité de luttes plus qu’une lutte d’identités

ENTRETIEN Bruxelles plurielle

ANALYSE Pour une identité flamande émancipatrice