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8878 licenciements collectifs sur les neuf premiers mois de 2024

Nouveau record pour les capitalistes en Belgique : 8878 licenciements collectifs sur les neuf premiers mois de l’année 2024. Un nombre qui donne le vertige et replonge notre royaume dans une situation sociale qu’il n’avait plus connue depuis dix ans.

Les licenciements collectifs sont, pour la plupart, justifiés par un manque de rentabilité ou de compétitivité. C’est par exemple ce qu’a indiqué, il y a quelques mois, la direction du groupe Audi qui annonçait la suppression de 2920 emplois, rien que pour son usine de Forest. Pourtant, les records s’affichent également du côté des bénéfices de ces mêmes entreprises. À titre d’exemple, l’entreprise allemande d’automobile a engrangé 6,3 milliards d’euros de bénéfices en 2023. Ce chiffre a de quoi nous alarmer. En effet, la situation actuelle est même pire qu’en 2020, où la crise du COVID avait pourtant mis à mal toute l’économie belge et européenne. On comptait alors 6811 emplois collectivement menacés.

Un chiffre encore plus élevé qu’annoncé

Alors que la plupart des procédures pour ces 8878 licenciements collectifs sont toujours en cours, les négociations entre le patronat et les représentant·es des travailleur·euses, concernant notamment les primes de licenciement, se tiennent sans les travailleur·euses des entreprises sous-traitantes. Pourtant, aux 2920 emplois menacés chez Audi Forest, il faut ajouter les quelque 540 travailleur·euses des cinq entreprises sous-traitantes de l’usine. Ces dernier·ères sont également concerné·es, puisqu’Audi Bruxelles était leur seul client. En tout, c’est donc presque 1500 emplois menacés en plus, en comptant uniquement les sous-traitants qui gravitent autour de l’usine forestoise. Quant aux mesures d’accompagnement de ces travailleur·euses, elles diffèrent d’une Région à l’autre, où la patate chaude se refile entre le privé et le public, entre bureaux dits d’ « outplacement » et cellules de reconversion, plongeant ainsi les futur·es chômeur·euses dans une incertitude absolue quant au sort qui leur sera réservé.

La situation est pire qu’en 2020, où la crise du COVID avait mis à mal toute l’économie belge.

Tandis que les pouvoirs publics offrent toujours plus d’avantages fiscaux, aux frais du contribuable, censés inciter les entreprises à maintenir les emplois en Belgique, les annonces continuent à pleuvoir en cette fin d’année. Et les attaques fusent de tous les côtés, puisque la Région wallonne (gouvernement de coalition MR-Les Engagés) a déjà annoncé une ferme volonté de limiter les allocations de chômage à 2 ans. On s’attend donc à une année 2025 emplie de mauvaises surprises pour les travailleur·euses, affaibli·es par l’effet conjugué d’une organisation syndicale dépassée, d’une droite qui cherche à diviser le mouvement social et d’une économie de la sous-traitance généralisée qui opère de la même façon sur le terrain de la production.