Retour aux articles →

Un DSK à la VUB

‘‘ Ce soir, exceptionnellement, nous allons parler d’un homme. Mais pas n’importe quel homme ! Un philosophe, un doyen de faculté dans une de nos meilleures universités, et surtout un précurseur, un incompris qui mérite toute notre admiration. Je ne crains pas de le dire : il est à la philosophie ce que le chien de Pavlov est à la psychanalyse ou Eden Hazard à la littérature. Sans lui, nous serions encore plus bêtes que nous ne le sommes déjà. – Mais qui, mais quoi ? – Patience ! Jusqu’ici, chères amies, nous pensions tout savoir du viol. Que c’est un acte destructeur pour une femme. Qu’elle met parfois des années pour en parler, ne serait-ce qu’à des proches. Qu’une sur dix seulement porte plainte et que seulement 4% des violeurs présumés sont condamnés. Que la police, la Justice, le corps médical ont encore du chemin à faire pour accueillir et aider la victime sans la traumatiser davantage, en lui laissant le temps de prendre sa décision d’aller ou non en justice. Eh bien, balivernes ! Après une longue enquête effectuée dans sa propre tête, le professeur Willem Elias balaie tous ces clichés. Et il sait de quoi il parle ! N’est-il pas Doyen de la Faculté de Psychologie de la Vrije Universiteit Brussel, un fin amateur d’art, un moraliste ? Réagissant au suicide de son ami Steve Stevaert, il a donc publié sur Facebook cette découverte stupéfiante rappel, Steve Stevaert s’est suicidé en apprenant son renvoi en correctionnelle suite à une plainte pour viol, déposée trois ans après les faits présumés. Pour un résumé en français, un article sur le site du Courrier international.. . : « En cas de viol, on se rend directement à la police ou, si nécessaire le jour suivant. ». D’ailleurs, les vraies victimes, ce sont les hommes : « Les femmes… une faiblesse que nous comprenons ». Il la comprend d’ailleurs si bien que, selon le témoignage d’anciennes étudiantes, il n’hésitait jamais à jeter un œil dans leur décolleté. La chaire du prof est faible, c’est bien connu. – N’est-ce pas juste une réaction compréhensible à la perte d’un ami ? – Pour le commun des mortels, on pourrait l’interpréter ainsi. Mais un grand homme ne se laisse pas aveugler par les sentiments. D’ailleurs, déjà au moment de l’affaire DSK, il s’était exprimé dans le même sens : « Hé les gars, où allons-nous si on ne peut plus baiser la femme de chambre ! » Suite aux réactions, il a fermé son compte Facebook, mais les captures d’écran en gardent la trace. Un précurseur, sur le fond comme sur la forme. Il mériterait bien une place au FMI, le Fonds Masculiniste International ! – Mais pourquoi ne vient-il pas nous en parler lui-même ? – Parce que, comme tous les avant-gardistes, il est incompris, persécuté. Alors que sa renommée est allée jusqu’au Courrier International, il a été convoqué par son recteur pour être réprimandé. Un génie, grondé comme un gamin ! Des féministes enragées ont même lancé une pétition pour demander son licenciement. Il a été obligé de s’excuser, de fermer son compte Facebook et, à l’heure où je vous parle, il est peut-être en route vers les Bahamas, rejoindre d’autres dissidents de son envergure… N’empêche que, selon mes informations, sortant humilié du bureau rectoral, il se serait arrêté un moment pour prononcer cette phrase historique, tel un Galilée des sciences humaines : « Et pourtant, elles nous détournent ! »